Fabrication de l'huile de palme [femme devant une habitation]
Photographie
- Classification : Photographie
- Photographe : Béatrice Appia (1899 - 1998) ;
- Géographie : Afrique – Afrique occidentale – Sénégal – Ziguinchor (région) – Bignona (département) – Bignona (commune)
- Date : 1937-1941 : date de prise de vue
- Matériaux et techniques : Tirage sur papier plastifié (RC)
- Dimensions et poids : Dimensions du tirage : 13 x 18 cm
- Donateur : Yves Blacher ;
- Exposé : Non
- Numéro de gestion : PP0250320
Description
Portrait d'une femme assise sur un siège, fabriquant de l'huile de palme devant une habitation au toit en fibres végétales. Un feu au premier plan.Localisation de la prise de vue : SedhiouLégende manuscrite de l'auteur accompagnant le cliché : "Casamance. Ziguinchor. Environs de Bignona. Diolas. Analysons cette photo. Au 1er plan à gauche quelque chose comme un couvercle de grosse marmite, ou bien tissus recouvrant une calebasse qui est à l'abri en dessous. Grosse marmite, elle est striée horizontalement. Elle me parait être de fonte et doit aller au feu, cela m'étonnerait que ce soit 1 canari (en poterie) si grand elle a 1 oreille qui se voit par son ombre. A côté même 1 feu, par terre sur la droite 1 corbeille avec la pelle dont on voit le manche. Cette corbeille doit contenir du charbon de bois. Ensuite dressé est un grand mortier de bois, fait par le technicien des ouvrages du bois, le laobé. Cet instrument de tout foyer africain est d'une seule pièce, tantôt sur 1 large pied tantôt à même le sol par son fond plat. Derrière lui il y a 2 corbeilles de vannerie et 1 large cuvette à oreille qui doit être sur un feu, dont on voit la légère fumée. Au dessus de la fumée qui remue sa cuisson. Cette femme assise sur un petit siège de bois qu'on ne voit pas mais qui est ainsi [dessin] fait de l'huile de palme avec les châtaignes rouges de la grappe de fruits que fait le palmier à huile. L'huile extraite par ce moyen : eau qui bout et défait la châtaigne qui dégage l'huile de sa gangue de fibres et flotte à la surface de l'eau. La cuisinière (je ne vois pas d'autre mot) agite cette eau avec une sorte de long peigne en nervures d'une plante, et enlève les fibres avec cet outil ce qui finalement fait 1 épaisseur d'huile rouge flottant sur l'eau. Avec une épuisette on ramasse l'huile que l'on place dans 1 petit canari ou 1 bouteille si on a pu s'en procurer une qui vient du boutiquier. A côte d'elle il y a une tinette canée de fer [?] bidon d'essence européen par exemple. En tous les cas objet archi précieux en brousse comme le sont aussi les cuvettes émaillées fort répandues actuellement, et qui remplace admirablement les calebasses très fragiles. Et plus loin pour terminer cette description, une sorte de corbeille en Krinting. L'huile se fait lorsque la grappe de châtaignes rouges, fruit du palmier à huile, est mûre et que le mari soit monté sur le palmier à l'aide de sa ceinture, et qu'il aie coupé le grappe jetée à terre et que les femmes ou filles emporteront sur leur tête à la case, pour faire l'opération culinaire précédente. Cette photo représente donc la fabrication de l'huile de palme qui assaisonne le couscous quotidien de sa bonne graisse végétale, et qui reste liquide.