Sculpture cérémonielle
Sculpture
- Classification : Sculpture
- Nom vernaculaire : Malanggan
- Géographie : Océanie – Mélanésie – Papouasie-Nouvelle-Guinée – Bismarck (archipel) – Nouvelle-Irlande (province)
- Culture : -
- Date : Début du 20e siècle.
- Matériaux et techniques : Alstonia villiosa (Apocynacee), pigments, fibres végétales, turbo
- Dimensions et poids : 80 x 20 x 17 cm, 2390 g
- Précédente collection : Musée de l'Homme (Océanie) ; Ancienne collection : Serge Brignoni ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 71.1939.52.4 D
Description
Personnage debout tenant devant lui un oiseau. Sa chevelure est faite de petites touffes de fibres teintes en brun-rouge et fixées par de la gomme. Son front est bas, ses sourcils dessinés en relief avec, au-dessous, un creux en forme de croissant, portant au centre un opercule de turbo pour l'œil. Un croissant est noir, l'autre rouge. Le nez est busqué, avec de grandes narines étalées de chaque côté, et peint en noir à gauche, en rouge à droite, tout comme les joues. Une énorme bouche rectangulaire et prognathe barre tout le bas du visage. Elle est entr'ouverte et ses lèvres rouges laissent apercevoir des dents noires. Les oreilles sont noires et ornées de losanges. Leur lobe est distendu et percé. Elles sont décorées de hautes plumes qui convergent au-dessus de la tête. Le cou, blanc, est assez long. Les épaules sont très tombantes, le haut du thorax est noir. Le tronc est plus mince et peint en brun-rouge. Les bras noirs sont pliés au coude et les mains refermées sur le corps d'un oiseau. Les jambes, peintes en noir, sont très courtes et fléchies. Les pieds sont posés sur un petit pivot.Le corps du personnage est décoré de dessins géométriques dont une représentation de "kap-kap" sur la poitrine. Le serpent qui monte le long de ses jambes vient lui mordre le coude. L'oiseau disposé la tête en bas a, de chaque côté de sa queue, de longues plumes qui se courbent et passent dans le dos du personnage, à travers le lobe percé de ses oreilles.Hauteur totale : 75 cm
Usage
Les "malanggan" sont les objets rituels les plus sacrés de la société néo-Irlandaise, seuls les hommes initiés peuvent les apercevoir. Ces sculptures, en rapport avec le culte des morts, représentent le ou les défunts que l'on veut honorer, ou bien encore elles illustrent les thèmes de la mythologie. Le droit de les exécuter est soumis à un "copyright", cédé contre des sommes considérables. Exécutées par des sculpteurs professionnels, chaque stade de leur fabrication porte un nom, requiert un laps de temps déterminé, des offrandes et des repas. Leur présence est indispensable pour les initiations et les cérémonies funéraires, qui donnent lieu à des fêtes somptueuses où le clan engage son prestige. A chaque type de sculpture correspond un rituel particulier avec une chorégraphie minutieusement réglée, des sacrifices de porcs, des repas rituels et des paiements de monnaie. Elles sont l'occasion de dons et d'échanges entre les groupes alliés. Elles étaient généralement placées devant la maison destinée à abriter les "malanggan", construite à l'intérieur d'un vaste enclos où se déroulait la fête.Le thème central de ces sculptures est un personnage. Elles représentent le plus souvent le défunt pour qui étaient exécutées les cérémonies. Parmi les animaux figurés se trouve l'animal protecteur du clan. (Fiche rédigée par les services du Musée de l'Homme)