En s’intéressant à la manière dont ces peuples s’inscrivent dans l’espace et le façonnent, l’approche géographique révèle la pluralité – et la richesse – des formes que peut prendre l’autochtonie.

Carte blanche à :

LES SÉANCES

« L’ÉTHIQUE EN QUESTION »

Les spoliations nombreuses et variées que les peuples autochtones ont endurées au gré des différents processus d’expansion coloniale les conduisent à être particulièrement vigilants à l’égard des recherches menées à leur sujet. Ce droit de regard qu’ils manifestent pose un cadre dans lequel les chercheurs sont logiquement amenés à ne plus travailler « sur », mais plutôt « avec », voire « pour » les peuples autochtones. S’orienterait-on de la sorte vers une nouvelle éthique de la recherche ?

Invitée : Carole Lévesque, anthropologue, directrice du Réseau DIALOG et professeure à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), Montréal.

« DES GÉOGRAPHIES AUTOCHTONES ? »

Les liens que les peuples autochtones tissent avec l’espace –la façon dont ils s’y projettent– renvoient à des univers culturels et des schèmes de pensée spécifiques et d’une grande originalité. L’essor de la cartographie participative permet en partie d’en rendre compte. Mais le rapport à l’espace de ces peuples –et la façon dont ils s’y inscrivent– résulte aussi de différentes formes d’usurpation territoriale qui ont notamment fait déborder les communautés traditionnelles sur le monde de la ville. Quelles géographies ces processus variés contribuent-ils à produire et à dessiner ?

« IDENTITÉS EN DEVENIR »

Invitée : Irène Bellier, anthropologue, directrice de recherche au CNRS, Laboratoire d’Anthropologie Politique – équipe LAIOS.

Les réalités toujours plus diverses et complexes dans lesquelles les peuples autochtones sont amenés à évoluer font de leurs identités un objet marqué au sceau de la pluralité, de l’adaptabilité et du renouvellement permanent. En même temps, ces identités se retrouvent au cœur de mobilisations collectives faisant de la reconnaissance de la catégorie « peuple autochtone » un enjeu crucial de leur devenir. Que recouvrent donc vraiment les identités autochtones, et comment et pourquoi les reconnaître ?

« PAR-DELÀ LE TERRITOIRE... »

Invité : Philippe Descola, anthropologue, professeur au Collège de France.

« Par-delà » n'implique pas d'évacuer le territoire de notre propos. Il s'agit plutôt de voir en quoi les spécificités des relations à la terre chez les peuples autochtones remettent en cause et enrichissent le sens donné à ce concept très présent dans les réflexions des géographes en France.  Mais il s'agit également de se demander si, dans les ontologies de ces populations, l'idée de territoire recouvre, traverse et traduit en quelque sorte l'ensemble des dimensions de la vie en société. Invité pour cette séance, l'anthropologue Philippe Descola insistera entre autres sur cette idée de « composition des mondes » dans les cultures autochtones.

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