Du 30 septembre 2014 au 4 janvier 2015
« Les ruines sont à douze kilomètres au moins du village. Le bruit des cognées frappant sur les troncs d’arbres m’avertit que nous approchions ; cependant on n’apercevait pas la moindre trace des monuments, la forêt vierge nous enveloppait dans l’épaisseur de ses ombres et nous n’avancions qu’avec difficulté.
J’arrivai bientôt dans l’éclaircie que venait de pratiquer la hache des travailleurs, et je n’apercevais toujours point le palais.
– Ah ça ! Mais l’ami dis-je au guide, où donc se cache le palais ?
– Le voilà Señor, répondit-il, me désignant une masse noirâtre, couverte d’une végétation aussi vigoureuse que celle du sol, et dont la façade était à moitié cachée sous un fouillis de lianes.
En vérité, l’on pouvait passer à dix mètres et ne point l’apercevoir. Je compris aussitôt les difficultés qui m’attendaient dans la reproduction de ces monuments ; tout était noir, vermiculé, ruiné, perdu. »
En juillet 1860 Désiré Charnay tente de photographier le site de Palenque. Après neuf jours il en repart amer, et se promet d’y retourner. En 1881 il est à nouveau à Palenque, avec un matériel photographique allégé qui lui permet de progresser dans la description du site. Il est alors en concurrence avec des archéologues plus jeunes et mieux formés que lui. Alfred Maudslay, qui le devancera à Yaxchilan l’année suivante, explore les sites Maya mexicains. Il est à Palenque en 1891.
Les photographies présentées ici montrent à quel point le site noyé sous la végétation se livre avec difficulté aux découvreurs. On progresse pas à pas en essayant de repérer la topographie des lieux, en retrouvant çà et là les stèles déplacées. Dans les embrasures on reconnait les signes de présence des archéologues : hamac, linge qui sèche, et même graffiti.