Vitrine

Les marionnettes wayang kulit sont utilisées lors de représentations du théâtre d’ombres appelées wayang purwa sur l’île de Java en Indonésie. Ces performances sont évoquées dans la littérature javanaise dès le XIe siècle. Cette tradition culturelle est toujours vivante de nos jours, elle est entrée au patrimoine oral et immatériel de l’humanité de l’UNESCO en 2003.

Le déroulé

Les performances de wayang purwa ont une portée rituelle à caractère sacré et sont réalisées lors d’événements importants de la vie sociale. Elles peuvent prendre place aussi bien au kraton (palais) que dans un desa (village) et durent toute la nuit, de neuf heures du soir jusqu’à l’aube. Les marionnettes sont animées par le dalang qui leur prête sa voix et joue également le rôle de narrateur. Il est accompagné d’un orchestre de Gamelan. Durant la performance, on discute, on mange ou encore on s’endort. Toutes les personnes qui se trouvent dans le public du dalang sont à l’abri des mauvais esprits. Les principales pièces jouées par le dalang sont empruntées aux deux grandes épopées indiennes : le Rāmāyaṇa et le Mahābhārata.

Un double espace

L’espace est divisé par un écran blanc sur lequel sont projetées les ombres des marionnettes grâce à une lampe placée derrière le dalang (cf. ci-dessus). Deux espaces sont créés, dans le premier se trouvent le dalang, les marionnettes et l’orchestre de Gamelan, dans le deuxième on voit les ombres. Le public peut se placer de part et d’autre de l’écran. L’espace le plus prisé est celui se trouvant du côté du dalang, car il permet de voir la face décorée des marionnettes.

Les marionnettes

Elles sont réalisées en cuir légèrement ajouré puis peint. Des baguettes en bois ou en corne sont fixées sur le dos et les articulations des bras et des mains. Elles permettent au dalang de les manipuler. La silhouette des marionnettes est reconnaissable : leur torse est placé de face tandis que leur tête et leurs pieds sont vus de profil. L’apparence de chaque personnage obéit à une iconographie très codifiée permettant de les reconnaître, mais également d’exprimer leur âge, leur humeur ou encore leur rôle dans le récit.

Des traits identifiables

La taille de la marionnette, sa coiffure, la forme de son visage, de ses yeux, l’expression de sa bouche, ses vêtements ou encore les accessoires qu’elle porte rendent le personnage qu’elle incarne identifiable. On reconnaitra un personnage noble et vertueux à sa tête baissée, ses yeux en amande et la ligne continue allant de son front à son nez ; un personnage représenté la tête droite, doté d’yeux ronds et d’un gros nez sera plutôt associé à une forme démoniaque.

GN 464 .A9 W35 V.1

25 planches illustrées, impression au tampon et peinture à la main, XIXe siècle.
Ex-libris attribué à Olivier de Beauregard.
Ancienne collection : bibliothèque du musée de l’Homme
(1948).

[ 1 ] Wayang ou théâtre d'ombres javanais (vol. 1)

71.1897.22.13

Marionnette en cuir découpé et peint, monté sur baguette de bois représentant Andapati.

[ 2 ] Figure de wayang kulit : Andapati

71.1897.22.1

Marionnette en cuir découpé et peint monté sur baguette de bois. Au début de la performance, le gunungan est placé au centre de l’écran et représente l’ordre cosmique de l’univers. Durant la pièce, il prend un rôle fonctionnel et sert de transition entre les différentes scènes.