Identité
Joffrey BECKER
Chercheur post-doctorant, musée du quai Branly - Jacques Chirac (2014-2015)
Membre de la plateforme de recherche Artmap
Courriel : joffrey.becker(at)free.fr
Site internet : http://joffrey.becker.free.fr
Joffrey BECKER
Chercheur post-doctorant, musée du quai Branly - Jacques Chirac (2014-2015)
Membre de la plateforme de recherche Artmap
Courriel : joffrey.becker(at)free.fr
Site internet : http://joffrey.becker.free.fr
Corps – Sciences et techniques – Arts et mémoire – Interactions humain-machine – Biomimétisme – Arts robotiques
La question de nos relations envers les nouvelles technologies inquiète. En cherchant à étendre artificiellement notre capacité d'action, et en entretenant ainsi une relation toujours plus étroite avec des machines de toutes sortes, une forme de déshumanisation se laisse anticiper, qui contraste avec une pensée moderne du corps, lentement constituée par référence à l'activité mécanique. Cette relation paradoxale entre la recherche d'un au-delà de l'expérience naturelle du corps et une altérité radicale constitue en réalité une véritable fabrique de l'identité. Elle fonde un jeu avec l'image du corps et ses limites que l'on retrouve, selon des modalités toutefois particulières, dans bien des sociétés humaines. Quelles sont les conditions de ce jeu avec l'image du corps ?
J'ai cherché à étudier cette question au présent. Partant de la danse pour envisager les manières dont les représentations du corps-machine investissent le champ du symbolisme et de la performance, je me suis intéressé à la façon dont sont construites les images d'un corps mécanisé à la fois d'un point de vue technique mais aussi du point de vue de leur réception. Entre procédures et processus, mécanisation du corps humain et humanisation des robots, cette approche m'a conduit à progressivement donner aux méthodes des sciences sociales une orientation plus expérimentale, et ainsi, à considérer l'esthétique particulière dont l'interaction humain-machine permet l'institution. Ces représentations, et l'anthropomorphisme qui les caractérise, renouvellent en réalité tout un ensemble de questions relevant traditionnellement du domaine d'étude des arts. Paradoxe du comédien, ambivalence du mimétisme, théâtralités de l'effet, les relations qui s'instaurent à divers degrés dans la constitution de l'œuvre permettent également une réflexivité caractéristique de la performance, dont on retrouve la trace dans les interactions avec les humanoïdes, en situation expérimentale ou de jeu. Les relations envers les humanoïdes sont ainsi plus complexes que ne l'imaginent les roboticiens. Et l'on peut se demander selon quelles modalités précises les machines nous engagent avec elles dans des relations qui mettent en jeu la mémoire de relations antérieures.
Il s'agit, lors de cette recherche post-doctorale, d'apporter un éclairage empirique et d'examiner sous un nouveau jour les rapports complexes qui se tissent autour des machines. Pour ce faire, je propose de revenir sur une expérience débutée en 2012 et qui s'inscrit dans un projet de recherche réunissant robotique et anthropologie avec le soutien du musée du quai Branly - Jacques Chirac. Cette expérience, qui met en présence un robot nommé Berenson et les visiteurs du musée, a fait l'objet de nombreuses heures d'enregistrements filmés. Celles-ci n'ont, à l'heure actuelle, pas été analysées. L'étude proposée cherche dans un premier temps à décrire les procédures mises en œuvre par les roboticiens pour concevoir leur machine. Elle s'appuiera ensuite sur les documents enregistrés pendant la phase expérimentale. Cette étude participe d'une réflexion générale sur la place qu'occupent les technologies issues de la robotique dans nos sociétés, et plus particulièrement, sur les relations auxquelles ces dernières pourraient nous confronter dans les vingt-cinq prochaines années.
Ouvrages
Articles dans des revues à comité de lecture
Chapitres d'ouvrages collectifs
Actes de colloques internationaux
Documents audiovisuels