2 novembre 2017 - 28 janvier 2018
Peintre, André Maire (1898-1984) est aussi un dessinateur insatiable. Les sujets de ses œuvres graphiques résultent le plus souvent des motifs observés lors de ses multiples voyages en Europe, Afrique et Asie. Le service militaire obligatoire lui assure son premier séjour sur un autre continent : en 1919, il rejoint l’infanterie coloniale dans les territoires indochinois que possède la France en Asie du Sud-Est. En 1922 il est en Italie, où il se fixe un temps à Venise, avant de s’établir en Espagne entre 1933 et 1935. Fin 1937, il part pour l’Égypte, en 1938 en Inde et en 1946, il descend le fleuve Niger. Les œuvres ici exposées se rapportent à son second séjour en Indochine (1948-1958) ainsi qu’à son voyage à Madagascar en 1959.
L’expérience du déplacement géographique est le point de départ de telles œuvres. Toutes ne sont pas pour autant des retranscriptions fidèles de la réalité observée. Le mouvement de l’artiste parcourant des lieux inconnus trouve un écho dans le trait sans cesse en mouvement à la surface de la feuille : un trait qui étire certains motifs, affectionne les sinuosités, aime à emplir l’espace de ces circonvolutions. Par ce trait, l’artiste délie les liens temporels. André Maire se rend en Indochine et à Madagascar au moment des indépendances des anciennes colonies françaises, mais s’abstrait du contexte politique au profit d’une vision atemporelle et poétique du monde qui l’entoure.
Cet accrochage permet de découvrir une part de l’important ensemble graphique offert en 2010 au musée du quai Branly-Jacques Chirac par Lorédana Harscoët-Maire, petite-fille du peintre Émile Bernard et fille de l’artiste André Maire. Cent cinq dessins exécutés entre 1948 et 1959 sont venus enrichir le fonds d’arts graphiques du musée, riche en représentations des territoires et des populations extra-européens.
Présentation réalisée par Sarah Ligner, responsable de l’Unité patrimoniale Mondialisation historique et contemporaine du musée du quai Branly - Jacques Chirac.