Collections de textiles, étoffes, costumes et parures

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« Si l’art du forgeron est lié aux mystères du feu et de la transformation de la matière, l’art du tisserand, lui, est lié au mystère du rythme et de la parole créatrice se déployant dans l’espace et dans le temps. » Amadou Hampâté Bâ

Etoffes et textiles

Porteuses de traditions artisanales et artistiques souvent très anciennes, les productions textiles sont des livres ouverts sur les sociétés dont elles sont issues. Certains types de textiles ont pourtant vu leur production et leur utilisation diminuer voire disparaître sous l’effet conjugué de la mondialisation et de la raréfaction des artisans. Aujourd’hui, leur entrée dans les collections nationales assure la mémoire de ces arts du textile qui, dans certaines sociétés d’Afrique, d’Insulinde ou du Proche-Orient sont, au même titre que la statuaire, des arts majeurs.

Les textiles ont eu une importance considérable comme valeur d’échange et de richesse. Ils occupent également une place déterminante dans les systèmes de représentation des sociétés, que traduit la richesse de leur iconographie. Des textiles de prestige qui sont l’apanage des chefs aux simples vêtements du quotidien, ils constituent des éclairages précieux sur les sphères sociales, du rituel jusqu’à l’intime, dans lesquelles ils interviennent.

Kente ghanéen, batik indonésiens, tapa océaniens, les textiles sont des signes tangibles d’expression d’identités culturelles. Ils peuvent tout autant être les supports de métissages culturels du fait de leur circulation précoce dans les circuits d’échange transcontinentaux.

Bijoux, parures et costumes

Rassembler des parures et costumes dans leur intégralité, de la jupe aux épingles à cheveux, tels qu’ils pouvaient être portés dans leur contexte d’origine, est aussi un des partis pris du musée. Au sein de cet ensemble de costumes, l’un des axes d’acquisition concerne les minorités culturelles telles que les Kurdes pour le Proche-Orient, ou encore les cultures Aïnou et Miao pour l’Asie.

Cette galerie de mannequins fait voisiner les continents et les cultures et permet de prendre conscience de la grande diversité des matières, des techniques mais aussi des usages prêtés au vêtement dans ces différentes sociétés. La plupart sont portés dans un cadre exceptionnel, lors de fêtes ou d’événements rythmant la vie sociale.

L’intérêt de ces costumes tient aussi à leur rareté, certains d’entre eux, comme le spectaculaire manteau en peau de renne sibérien, n’étant plus ni portés ni produits de nos jours.

Vue de l'exposition "20 ANS. Les acquisitions du musée du quai Branly - Jacques Chirac". Du 24 septembre au 31 décembre 2019. © musée du quai Branly - Jacques Chirac, photo Léo Delafontaine