La civilisation mochica (1er-VIIIe siècles) se place, au même titre que l’empire inca, au rang des plus grandes cultures indigènes des Andes péruviennes. En attestent les imposants sites funéraires du « Seigneur de Sipan » exhumé en 1987, les immenses sites cérémoniels de forme pyramidale (les huacas) ornés de peintures murales et dans un registre moins monumental, les productions céramiques dont la virtuosité technique, l’abondance, le réalisme et l’iconographie n’ont pas fini de surprendre qui les contemple.
Une grande part de celles-ci figure des actes sacrificiels, mais surtout sexuels entre animaux et / ou personnages anthropomorphes, une imagerie sexuelle unique dans l’art précolombien. Steve Bourget s’applique à décrypter cette iconographie hors du commun, véhicule d’une idéologie complexe liée à l’organisation du cosmos et basée sur deux grandes formes de sexualité : l’une impliquant des actes sexuels non-procréatifs, le plus souvent entre un humain et un mort, et l’autre une copulation procréative entre animaux, ou entre une divinité et une femme.
Un parcours des plus inattendus à travers un registre visuel dont la teneur est, paradoxalement, exclusivement religieuse.
La civilisation Mochica s’est développée au début de notre ère, au nord du Pérou. Cet ouvrage en aborde un des aspects les plus complexes : les rites associés au passage de ses Maîtres du monde des vivants à celui des morts, évoqués par la production de poteries ornées de scènes sexuelles et sacrificielles peintes ou sculptées.
Auteurs
Steve Bourget, commissaire de l’exposition et professeur associé du département Art et Histoire de l’art à l’Université du Texas, Austin, et Anne-Christine Taylor directeur de recherche au CNRS, directeur du département de la recherche et de l’enseignement au musée du quai Branly - Jacques Chirac.
Descriptif
104 pages • 18,5 x 26,5 cm • 18,50 €
Coédition musée du quai Branly - Jacques Chirac / Somogy 2010
ISBN: 9782357440241