Le cycle des Grandes Révoltes est heureusement interminable, tant la révolte est permanente. Cette année, Marcel Duchamp, Richard Wagner pour évoquer les avant-gardes ; et la marche des droits civiques aux USA, rappel qui ne peut pas faire de mal.
Richard Wagner
Wagner, qui était, du côté de Bakounine, sur les barricades de la révolution de 1848 en Allemagne, et qui a été pour cela un exilé et un proscrit pendant de longues années, est cependant largement tenu, aujourd’hui, pour un nationaliste allemand antisémite.
Il ne fait aucun doute qu’il y a une équivoque subjective de Wagner, tiraillé entre un instinct de novateur mégalomane, et un conservatisme avide de pouvoir, et tenté parfois par le pire.
Mais que nous importe, en fin de compte, les avatars de l’individu Wagner ? Faut-il céder à la tentation moderne de faire comparaître les œuvres de l’esprit devant le tribunal des investigations individuelles ? Ne faut-il pas refuser la thèse académique de « l’œuvre expliquée par la vie et les opinions de son auteur ? ». Oui, je refuse ! nous dira Alain Badiou dans sa conférence. Il entend démontrer que, dans l’œuvre de Wagner, la création et la nouveauté l’emportent, et de loin, sur les traces de médiocrité, tout comme l’universalisme domine de haut le fétichisme des héros identitaires.
Alain Badiou
Né à Rabat au Maroc en 1937, Alain Badiou est philosophe, romancier et dramaturge. Ancien élève de l’École normale supérieure, agrégé de philosophie, il enseigne d’abord en lycée, puis à la faculté de lettres de Reims. Membre du Parti socialiste unifié (PSU) dirigé alors par Michel Rocard, il se situe au sein des courants se réclamant du marxisme-léninisme. Il rejoint à Normale le groupe Spinoza, constitué en 1967 par Althusser, puis prend part, en 1969, à la création du mouvement maoïste nommé l’UCFml. Dans les années 1968 - 1969, Alain Badiou intègre l’équipe du Centre universitaire expérimental de Vincennes et contribue au développement de cette université qui s’installera ensuite à Saint- Denis sous le nom de Paris-VIII. Il est nommé professeur à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm en 1999, puis professeur émérite. Il a également été directeur de programme au Collège international de philosophie entre 1989 et 1995.
Il a longtemps codirigé avec Barbara Cassin la collection « L’ordre philosophique » aux éditions du Seuil, et dirige depuis 2007, toujours avec B. Cassin, la collection philosophique « Ouvertures », chez Fayard. Fondateur du Centre international d’étude de la philosophie française contemporaine, Alain Badiou est aujourd’hui une figure de renom de la vie intellectuelle française et l’un des philosophes français les plus connus à l’étranger, notamment en Amérique latine, aux États-Unis et en Asie.
Outre sa fondamental trilogie métaphysique, L’être et l’événement (1988), Logiques des mondes (2006) et L’immanence des vérités (à paraître en septembre 2018), il est l’auteur de nombreux essais, comme L’Antiphilosophie de Wittgenstein, Editions NOUS, 2009, Le fini et l’infini, Bayard, les petites conférences, 2010, Eloge des mathématiques, Flammarion, 2015, Que pense le poème, Editions NOUS, 2015, La vraie vie, Appel à la corruption de la jeunesse, Fayard, 2016. En dehors de son activité de philosophe, Alain Badiou publie également des romans, notamment Calme bloc ici-bas, POL 1997, et des pièces de théâtre, comme Le second procès de Socrate, Actes Sud, 2015, ou Ahmed revient, à paraître très prochainement, pièce qui sera créée à Avignon pendant l’été 2018. S’agissant de Wagner, il a publié en 2010, aux éditions Nous, Cinq leçons sur le cas Wagner.
- Durée : 01:30
- Lieu : Théâtre Claude Lévi-Strauss
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Dates :
Le mercredi 16 mai 2018 de 18:30 à 20:00 -
Accessibilité :
- Handicap auditif bim (T)
- Handicap moteur
- Public : Tous publics
- Categorie : Les Grandes Révoltes
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Gratuit (dans la limite des places disponibles)