L’Amazonie est au centre des discussions contemporaines sur la crise écologique et le changement climatique, faisant notamment régulièrement la une des couvertures
des journaux et des émissions de télévision. Malgré cette célébrité, cette partie du monde reste paradoxalement méconnue : même si nous avons tous entendu parler
de l’Amazonie, sa renommée se résume à une vision simpliste et stéréotypée d’une forêt vierge habitée par des « Indiens ». Ces derniers seraient un peuple générique et indifférencié vivant, ou plutôt survivant, dans un environnement hostile auquel ils auraient adapté leur mode de vie intemporel et traditionnel. Dépourvus d’histoire et isolés du monde, les « Indiens » vivraient en harmonie avec la nature, ainsi réduits, pour l’essentiel, au rôle de victimes d’un progrès prédateur engendrant une perte de leur culture. Aujourd’hui encore, la région amazonienne continue d’être colonisée selon cette vision stéréotypée : il s’agirait d’un territoire à domestiquer et à exploiter pour la production de richesses. Et cela, afin d’apporter le progrès aux peuples qui y habitent.

Montrant autre chose que la forêt vierge fantasmée par l’Occident, l’exposition présentera l’Amazonie à travers le regard porté des peuples autochtones habitant la région. Divers, pluriels, ils sont à la fois anciens et contemporains. Au fils de millénaires, ces peuples ont façonné cette forêt partagée avec les esprits, les animaux, les occidentaux et tant d’autres créatures.

Ancrée dans la tradition, menacée par la modernité occidentale, l’Amazonie et ses peuples se sont tournés vers d’autres futures possibles.