Une sélection d'objets, repérables avec le logo ci-contre, a été étudiée sous l’angle de leur histoire, depuis le lieu de leur création jusqu’à leur arrivée au musée. Les informations disponibles à ce jour sont présentées ici. Cette page rend compte des cartels installés sur le plateau de collections.
Critique d’art, éditeur, défenseur des artistes néo-impressionnistes et militant anarchiste, Félix Fénéon (1861-1944) compte parmi les premiers collectionneurs des arts lointains au tournant du 20e siècle. Il accumule les pièces les plus éclectiques, s’intéressant aux caractères, aux formes nouvelles et aux matériaux des sculptures comme pour ce masque minutieusement décrit en 1930 dans le catalogue de sa collection qui sera dispersée en vente publique en 1947.
Le Père mariste Patrick O’Reilly (1900-1988) séjourne un an sur l’île Bougainville en 1934-1935, dans le cadre d’une mission de collecte appuyée par le musée d’Ethnographie du Trocadéro. Aidé par le réseau missionnaire mariste bien implanté dans la région, le Père O’Reilly applique sur le terrain l’enseignement reçu de Marcel Mauss en 1932 au sein de l’Institut d’Ethnologie, en documentant les contextes d’usage des objets et leurs significations locales.
Ce type de sculpture aurait orné le chemin du retour des initiés chez leurs parents, où ils étaient reçus cérémoniellement. Elles représentent peut-être une frégate. Se nourrissant de bonites, cet oiseau indique aux pêcheurs la présence des bancs de poissons.
Cette statue provient de la collection de Dominique-Vivant Denon, directeur du musée central des Arts dès 1802. En 1826, elle est achetée par la Maison du Roi et rejoint le Musée de Marine du Louvre. Elle y est décrite comme un « fétiche de Nouvelle-Guinée ». Elle a pu être collectée lors des voyages de James Cook (1772-1778) ou Antoine Bruny d'Entrecasteaux (1791-1794), ou bien ramenée en Europe par des missionnaires ou des baleiniers, actifs à Tonga dès la fin du 18e siècle.
Cette tête en tuf rouge de Puna Pau, roche également utilisée pour les coiffes des grands moai de pierre, fut collectée lors de la mission anthropologique et archéologique franco-belge dirigée par Alfred Métraux et Henri Lavachery (1934-1935). Paul Rivet, directeur du musée d’Ethnographie du Trocadéro, les a chargés de collectes et d’études à Rapa Nui. La tête fut trouvée enfouie dans le sol, à faible profondeur.
Le peintre d'origine tchèque Karel Kupka (1918-1993) se passionne pour l'art des artistes de la Terre d'Arnhem à partir des années 1950. En 1956, il constitue une première collection d'envergure pour le musée d'ethnographie de Bâle. Entre 1963 et 1964, il rassemble une nouvelle collection pour le compte du musée des Arts Africains et Océaniens à Paris. Elle est composée de 186 écorces peintes et 69 objets. Le collecteur, qui s'était formé à l'ethnologie, a pris soin de noter le nom des artistes - 45 artistes sont ainsi identifiés - ainsi que le thème de chacune des oeuvres. Cet ensemble représente dès lors la collection la mieux documentée de peintures aborigènes. Sa sensibilité de peintre lui gagne la confiance des artistes dont il étudie le travail. Ils voient en lui un "collègue". Ces peintures ont été acquises dans des centres administratifs où vivent alors des populations auparavant plus mobiles. Les œuvres témoignent d'environnements très contrastés. Ainsi les esprits maam ou mimi peuplent les paysages rocheux de l'ouest de la Terre d'Arnhem (Île Croker ou Oenpelli/Gunbalanya), tandis que les nombreux animaux de Milingimbi évoquent le monde tropical et aquatique du nord-est de cette région.
Les artistes autochtones australiens ont développé à partir de 1971 un art ancré dans l’histoire profonde de leurs territoires tout en intégrant de nouveaux médiums (toile, peinture acrylique). Dès les années 1990, le musée national des arts d’Afrique et d’Océanie, puis le musée du quai Branly - Jacques Chirac à sa suite ont acquis, auprès de galeries et de centres d’art aborigène, différentes peintures témoignant de cette dynamique hybride de création...
Artiste de renom, Rover Thomas fut l’un des premiers artistes aborigènes présenté à la Biennale d’art contemporain de Venise, en 1990. Il peignit jusqu’à sa mort, en 1998.
Anthropologue, photographe, scientifique, mécène et collectionneur, Roland Bonaparte (1858-1924), fils de Pierre-Napoléon Bonaparte lui-même cousin de Napoléon III, consacra sa fortune à sa passion de l’ethnographie, de la géographie, de la botanique et de la photographie. Grand donateur du musée d’ethnographie du Trocadéro, Roland Bonaparte n’a laissé aucune information sur le mode d'acquisition de cette armure.
Armure N° 71.1889.51.9 et casque n° 71.1889.51.8
Ce bouclier fut collecté à Flores par le professeur de médecine Louis Lapicque (1866-1952) lors d’une mission scientifique sur la Sémiramis en 1892-1893. Mandaté par le ministère de l’instruction publique pour faire une recherche sur les populations de chasseurs-cueilleurs alors appelées « Negritos », il rapporta 134 objets de la péninsule malaise et de l’est indonésien.
