Ishola Akpo

Contenu

Les mariés de notre époque

Alliance

Les mariés de notre époque

Résidences photographiques 2015

« C’est en 2014 que j’ai commencé à m’intéresser à la thématique de la dot. La mutation de cette pratique, sa réappropriation par les jeunes Africains et le changement social qui en découle m’interpellent. J’ai commencé par explorer la mémoire de la dot du mariage de ma grand-mère à travers les objets trouvés dans la maison : cantine en bois fabriquée par son futur époux, pagnes, perles, bouteilles de gin, bassines, miroir, etc. Ces images révèlent aussi l’angoisse de celle qui, avec l’âge, souhaite laisser une trace de son passage dans les mémoires familiales. Ces objets rouillés et usés ont vieilli avec cette femme ; ils portent l’empreinte du temps comme elle le porte sur son beau visage buriné, ses rides, ses cheveux gris. »

La série Les mariés de notre époque réalisée pour les Résidences photographiques se situe dans la continuité de ces recherches. Réflexion prospective sur la pratique à la fois ancestrale et quotidienne de la dot, ce travail s’intéresse à la mutation de cette pratique dans le monde contemporain : sa réappropriation par les jeunes Africains et les évolutions sociales, notamment en ce qui concerne l’évolution du statut de la femme. Ishola Akpo a composé des mises en scène photographiques à partir d’objets de dot collectés sur le terrain et de créations commandées aux artisans locaux, chez les populations Yoruba, au Bénin et au Nigéria. Ces images artificielles qui se situent à la frontière du témoignage et de l’artifice, sont une manière pour l’artiste de dénoncer les apparences et d’inviter à un renouvellement des regards sur l’Afrique contemporaine.

Série réalisée en 2015-2016.

Ishola Akpo

© DR

Côte d'Ivoire

Ishola Akpo est un artiste multimédia et photographe béninois. Les images mixtes, entre réalité et fiction, sont au centre de son travail. Sa participation au Forum Transculturel d’art contemporain de Port-au-Prince, en 2008, marque le départ de sa carrière en tant que photographe. Depuis, il a reçu plusieurs prix dont celui de la Fondation Heinrich Böell, Freelens du webdoc au Festival de Photographie de Toulouse.

Son travail a été présenté au 11e Aleppo International Photography Festival en Syrie, à Photo Off à Paris et dans le cadre du Festival des nouveaux cinémas documentaires, Périféériques #1 et #2, aux Rencontres de la photographie à Arles ou encore au Festival Afreaka au Brésil. En 2013, il est lauréat du visa pour la création de l’Institut français à Paris : il y élabore son projet Pas de flash s’il vous plaît !, série présentée sous forme de performance et d’exposition personnelle à l’Institut français de Cotonou en 2014. En 2016, sa série L’essentiel est invisible pour les yeux est présentée dans le cadre du Lagos Photo Festival au Nigéria.

Lien

Impression des tirages au laboratoire photographique © musée du quai Branly - Jacques Chirac photo Cyril Zannettacci