Un long voyage dans le wagon de troisième classe surchauffé d’un train lancé à travers l’hiver russe à la vitesse d’un âne au galop, en compagnie d’un ancien tankiste de l’Armée rouge rencontré par hasard sur la couchette d’en face. Les personnages les plus inattendus montent et descendent, saucissonnent, bavardent, rêvassent, ronflent, et surtout, racontent leur vie brisée.

« Quelque part en Russie », un train traverse une succession de paysages perclus de froid vers une destination qu’on ne connaîtra pas. Et c’est tant mieux, car ce qui se joue dans ce film se situe à son bord. Dans ses wagons-couchettes où cohabitent des Russes de toutes les longitudes, aux trognes comme échappées d’un roman de Gogol. Une petite société cahotante, composée de soldats, d’éclopés et de philosophes, qui rappelle la Russie d’aujourd’hui mais aussi celle des conteurs.