Née à Paris de parents syriens, Naïssam étudie, très jeune, la flûte traversière classique. A 17 ans, elle s’embarque dans une tournée au Mali avec la fanfare funk Tarace Boulba. Et deux ans plus tard, en quête de ses racines, elle part s’initier au nay (flûte arabe traditionnelle en roseau) à Damas puis au Caire, où elle rencontre le musicien Fathi Salama, avec qui elle donne des concerts, et participe à la création des groupes Eldor Elawal et Bakash.

Ces rencontres créatrices ne cesseront plus, qui façonneront son style éclectique, transversal : Rayess Bek, rappeur libanais ; Hazem Shaheen, joueur de oud égyptien ; Yann Pittard, guitariste et joueur de oud, avec qui elle fonde le duo Noun Ya et enregistre en 2009 l’album Aux Résistances. Du jazz au rap, de l’afrobeat à la musique arabe, Naïssam se frotte aux meilleurs : Cheikh Tidiane Seck, Fatoumata Diawara, Abdoulaye Traore, Moh, Hervé Samb, Hamid Drake, Mike Ladd, Hubert Dupont, Youssef Hbeish, Khaled Aljaramani ou Melingo…

Feu Rémy Kolpa Kopoul, de Radio Nova, voyait en elle une “Lady flûte on the groove, entreprenante et intrépide soliste”, à la tête de “son groupe de jeunes loups du jazz”, le quintet cosmopolite Rhythms of Resistance, fondé en 2011. “Ma musique est unique et singulière, explique Naïssam Jalal, d’abord parce qu’elle est l’expression de ma singularité propre : femme, musicienne, syrienne et française, arabe et européenne, à la recherche des traditions et de l’inconnu… J’avais la volonté de combattre à travers une aventure humaine et musicale le repli identitaire qui mine justement l’avènement d’une culture humaine globale et riche de ses différences.”