Le Manipur (littéralement « pays des joyaux ») est l’un de ces lointains états du nord-est de l’Inde, situé au pied de l’Himalaya entre Myanmar et Bangladesh. Cette région secrète, encore peu ouverte sur le monde, recèle de trésors culturels méconnus où la représentation scénique fait très souvent lien avec le sacré. C’est le cas du SANKIRTANA, rituel mystique et extatique lié au culte de Krishna, divinité parmi les plus aimées de l’immense panthéon hindou.
à propos du spectacle
Véritable performance dévotionnelle menée par des ensembles d’hommes, ou de femmes (mais le rituel prend alors une autre forme), le Sankirtana peut avoir lieu soit à la demande des
particuliers, sur simple commande, soit au moment des grandes occasions rituelles des Meitei, l’ethnie majoritaire du Manipur. Présent à toutes les étapes qui marquent le cycle de la vie, le rituel du Sankirtana accompagne les hommes depuis leur naissance jusqu’à la mort, ainsi que lors de toutes les fêtes religieuses, notamment celles qui ont lieu au moment des équinoxes. Les grands maîtres du Sankirtana comme Sri Ningthoujam Shyamchano Singh qui dirigera cette cérémonie, ou Akoijam Ibomcha Singh et Takhellambam Nanaotomba Singh reconnus comme les meilleurs tambourinaires du Manipur ont un « agenda » rempli longtemps à l’avance et sont généralement engagés à longueur d’année.
Cette importance que les Manipuri accordent au rituel du Sankirtana et l’implication de toute la société dans sa tenue aura permis à ce patrimoine culturel immatériel dont les origines remonteraient au moins jusqu’au XVIIe siècle de rester bien vivant et de se développer. Les ensembles de Sankirtana regroupent des maîtres confirmés et de jeunes novices. L’apprentissage
se fait par une relation directe de maître à disciple.
Le Sankirtana se tient généralement dans un mandapa, cour d’un temple, ou tout simplement
dans la cour d’une maison. Les fidèles sont installés sur trois côtés de l’espace sacré autour du mandala ou cercle formé par les officiants vêtus de dhotis et de turbans d’un blanc immaculé, chacun muni d’une paire de petites cymbales reliées par un cordon rouge. Le maître de cérémonie, le mandap mapu, qui est aussi le récitant et chanteur principal, ouvre et clôt ce rituel mystique et extatique qui se déroule entre les chanteurs-danseurs et les tambourinaires-danseurs.
Le jeu des tambours est d’une grande virtuosité, les tambourinaires allant avec grand art
du murmure imperceptible au grondement du tonnerre. Le jeu est accompagné de bonds vigoureux, de sauts acrobatiques, un jeu qui peut mettre le tambourinaire en transe. Les chanteurs debout en cercle jouent de petites cymbales, interprétant le sens des paroles chantées par une gestuelle expressive, toute en élégance, douceur et rondeur, une danse de tournoiements et de balancements qui contraste avec la vigueur des tambours. Deux conques sonnent pour marquer chacune des six étapes du rituel.
Rarement présenté à l’étranger, et jamais dans sa forme intégrale, le Sankirtana est un joyau du patrimoine culturel immatériel qui subjugue par la beauté des voix et des chants, des danses et des rythmes qui s’accélèrent en crescendo, et l’expression gestuelle d’une sobriété élégante et épurée.
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Un spectacle de la Maison des Cultures du Monde, dans le cadre du Festival de l’Imaginaire, en collaboration avec le musée du quai Branly - Jacques Chirac.
- Durée : 01:30
- Lieu : Théâtre Claude Lévi-Strauss
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Dates :
Le vendredi 08 juin 2012 de 20:00 à 21:3020h
Le samedi 09 juin 2012 de 20:00 à 21:3020h
Le dimanche 10 juin 2012 de 17:00 à 18:30 -
Accessibilité :
- Handicap auditif bim (T)
- Handicap moteur
- Public : Handicap auditif (Boucle à induction magnétique), Handicap moteur, Tous publics
- Categorie : Spectacles
- Dans le cadre de : Transes et Désordres