En 1347, un bateau venu de l’Orient introduit la peste dans le port de Gênes. C’est le début d’une des plus grandes catastrophes de l’histoire de l’Europe. En quelques années, l’ensemble du continent est touché et on estime qu’un tiers de la population trouve la mort. Il faut tout d’abord prendre la mesure de cet événement exceptionnel, qui bouleverse la démographie mais aussi les représentations de l’Europe médiévale, et qui relève aussi bien de la biologie et de l’épidémiologie que de l’histoire ou de l’histoire de l’art. Mais il faut aussi remettre la peste dans un jeu de perspectives, celui d’un événement mondial – car la peste a pour foyer l’Asie centrale – qui, paradoxalement, témoigne aussi de la capacité de résistance, voire de résilience, des sociétés de la fin du Moyen Âge.

Etienne Anheim

Ancien élève de l’ENS, Etienne Anheim est agrégé d’histoire, docteur en histoire et ancien membre puis chargé de recherches CNRS à l’École française de Rome et actuellement directeur d’étude pour l’EHESS. Ses travaux ont d’abord porté sur l’histoire de la culture savante à la fin du Moyen Âge, en particulier sur la scolastique et la musique polyphonique. Ses recherches s’orientent désormais vers l’histoire économique, sociale et matérielle de la peinture ainsi que, plus largement, vers l’histoire des pratiques de l’écrit entre le XIIIe et le XVe siècle, en même temps qu’elles abordent des questions d’historiographie et d’épistémologie de l’histoire. Il collabore également aux comités de rédaction des revues Synthèse, Médiévales et Annales.