Cycle « Les patrimoines culturels immatériels créoles vus par le cinéma documentaire » dans le cadre du Mois du doc
Cette première séance du cycle de cinéma dédié aux cultures créoles nous conduit vers une dimension peu connue de la définition du patrimoine culturel immatériel, celle des pratiques du jardin créole et des savoirs botaniques. Elle nous invite à suivre le « le chemin de la graine » aux côtés de ceux qui ont reçus ou partent à la reconquête des savoirs.
- Le jardin de Frédérique Menant
- France, 16 minutes, 2019, version originale français, couleurs
Thérèse cultive un jardin en Guadeloupe. Elle résiste contre les poisons invisibles. Ses mains se confondent avec la terre, son visage avec la lumière dans un essai cinématographique évoquant cet élément du patrimoine agricole et culturel représentation de la diversité et de la luxuriance des Antilles et de la Guyane qu’est le jardin créole.
Après des études d’anthropologie, Frédérique Menant s’oriente vers le cinéma documentaire de création puis s’empare du support argentique super 8 et 16 mm. Elle intègre l’Etna, puis l’Abominable, deux laboratoires d’artistes au sein desquels elle réalise des formes courtes à caractère poétique, et se dégage peu à peu des formes narratives.
Primée au Festival des cinémas différents et expérimentaux de Paris pour son court-métrage Mue(s) et au Festival « Filmer le travail » avec son film Le jardin, Frédérique Menant développe à travers la pratique du cinéma argentique une approche sensible et intuitive, à la recherche de ce qui vibre dans les images, de ce qui s’y cache et de ce qui s’y découvre. Les images qu'elle capte invitent à méditer sur notre manière d’être au monde et sur le temps qui nous traverse.
- Sous les feuilles / Anba fey de Florence Lazar
- France, 61min, 2024, version originale créole martiniquais et français, couleurs.
- prix du Patrimoine Culturel immatériel au Cinéma du Réel 2024
Le cyclone Dean a retourné le sol de la Martinique : un cimetière d’esclavisés a resurgi. De ce cimetière émerge les contours d’une culture créole et de sa mémoire, marqués par la violence de l’histoire et caractérisés par la résilience collective du groupe de patients et de soignants d’un hôpital psychiatrique de Martinique que le film accompagne. Le film chemine aux côtés des porteurs de savoir sur des chemins botaniques. Ils nous montrent comment se transmettent et se partagent l’identification et la compréhension des rimèd razié ou plantes médicinales. Le film nous invite à reprendre « le chemin de la graine ». « [Nos ancêtres] ne pouvaient pas tout dire », un simple nom de plante renferme un héritage spirituel et une constellation de savoirs, supports de pratiques curatives et prétexte à une recréation poétique orale bien vivante.
Florence Lazar est une réalisatrice et plasticienne française. Depuis 20 ans, ses vidéos, installations et photographies sont exposées dans les musées et centres d’art contemporain en France et à l’Étranger. En 2019, le jeu de Paume lui a consacré une exposition personnelle. Elle enseigne à l’École Supérieure d’Art et de Design de Grenoble-Valence depuis 2005.
Ses œuvres s’attachent à révéler l’émergence d’une parole, les gestes d’un individu dans un contexte géographique et social particulier. Le recours à l’enquête historique et la notion de transmission de l’histoire sont les vecteurs de son travail.
Ses films documentaires construisent des narrations dans lesquelles se déploient les récits subjectifs face à l’autorité de l’Histoire.
- Lieu : Salle de cinéma
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Dates :
Le samedi 16 novembre 2024 de 14:00 à 16:30 -
Accessibilité :
- Handicap auditif bim (T)
- Handicap moteur
- Public : Tous publics
- Categorie : Cinéma
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Gratuit (dans la limite des places disponibles)
- Dans le cadre de : Les patrimoines culturels immatériels créoles vus par le cinéma documentaire